dimanche 28 mai 2017

Maxi Race 2017

Samedi 27 mai 2017
Maxi Race du Lac d'Annecy
83 km - 5 200 m D+
Abandon Chalet de l'Aulps - 53 ème km - 11h45 de course

Course délicate cette année, avec une belle entorse à la cheville trois semaines avant la course. Le kiné m’a bien remis d'aplomb en me faisant travailler dessus pour la rendre plus costaud qu’avant. Toujours enflée, elle peut cependant fonctionner normalement même si j’ai encore de petites douleurs et l’appréhension à courir dessus. Perdant plus de quinze jours d’entraînement cela ne me permettait pas de partir sereinement pour cette course.


C’est dans ces conditions que je prenais le départ, sans pression, avec comme seul objectif de terminer. Je savais que cela allait être difficile, les portes horaires n’étant pas très larges et connaissant le parcours jugé assez difficile. C’est avec une certaine douceur estivale que nous prenons le départ à 5h00 ce samedi matin. Nathalie me laisse dans mon sas, bien loin à l’arrière. Je pars donc très prudemment. Cela part néanmoins assez rapidement comme d’habitude mais la partie plate d’un peu moins de deux kilomètres me feront un échauffement tout au plus. Dépliage des bâtons et c’est parti pour trois heures de montée environ. Pendant toute la montée qui aura passé super vite, la petite douleur à ma cheville ne me faisais penser qu'à elle. Bien que strappée, je vais mettre un sacré temps à oublier carrément la douleur et me concentrer sur ma course du jour. La grimpée du Semnoz se fait donc assez rapidement, j’arrive à suivre normalement le rythme pas très rapide il est vrai à l’arrière du peloton. Je pense bien à m’hydrater et à manger un truc toutes les heures environ. La journée s’annonce longue et chaude ! Quelques bouchons nous font ralentir un peu l’allure, je profite à chaque fois pour manger et récupérer.
3h26:12, c’est mon temps cette année, quelques 13 minutes de plus quand même par rapport à l’an passé. Les sensations sont bonnes malgré cette douleur à la cheville, j’arrive bien à suivre mais je reste prudent pour la suite. Je m’alimente bien au ravito du Semnoz, j’ai vraiment besoin de sel, une soupe, du jambon, du fromage et quelques Tuc. Je remplis ma gourde, 1.5 litres y sont passés dans la montée.
La descente s’annonce périlleuse, et cela va être un bon test pour ma cheville. J’ai un peu du mal à me mettre dans le rythme et courir, mais peu à peu, je prends confiance et j’avance de mieux en mieux. Je double quelques coureurs, ça fait du bien. J’oublie aussi ma cheville. La fin de la descente est finalement bien vite là et je l’aurai ma foi bien encaissée. La liaison jusqu’à Saint Eustache est un peu longue pour moi et j’appréhende la montée pour le Col de la Cochette. Je remplis ma poche à eau, il m’en reste plus de la moitié mais la chaleur de cette matinée est déjà bien présente. Effectivement, la montée est longue et difficile et ce n’est que la seconde de la journée… De plus, je me sens fatiguée, et j’enchaine mes enjambées machinalement sans énergie. Je maintiens le rythme de mon groupe, même si je me fais doubler par un ou deux coureurs sur la fin. Je me dis que vivement le sommet que je me pose dans un coin pour faire une petite sieste. Finalement, après la pause pipi sur le plat, la fatigue disparut enfin, et je peux repartir dans cette descente technique. Quelques coureurs ont profité de ma pause pour me passer devant. Je pars à l’assaut de cette descente, et surprise, je descends super bien ! Oublié le mal de cheville, je galope à rattraper les coureurs en ligne de mire. Il m’est ensuite facile de les doubler dans les parties très techniques. Sans prendre de risque mais en toute facilité, je parviens comme cela à rattraper bon nombre de petits groupes de coureurs. J’arrive au lieu-dit Les Maisons en toute fraîcheur et rassuré quand la suite de ma course.
Je fais le plein d’eau et je repars tambour battant. Mince j’en oublie mes bâtons ! Je m’en rends compte 50 mètres plus loin, ouf… Le moral va mieux, je me sens bien physiquement et je sens que je peux rejoindre Doussard en bon état de forme pour la suite de la course. Je gère pas trop mal toute la partie de petites bosses avant la belle descente sur Doussard que je maîtrise également bien. Suis content d’arriver bientôt à mi-course, il me reste toute partie sur le bitume en plein cagnard et je pense déjà la suite de la course. Je le sens bien ! Je me pose avec plus d'1h30 minutes d’avance sur la porte horaire. Je prends le temps de bien manger et bien boire, plein de salé encore. En sortant, je me pose 7 mn précises sous un arbre. Je me surprends à ronfler sur le dos, il est temps de partir !
La longue approche au pied du Col de La Forclaz m’use un peu et je n’ai pas trop la force de courir à ce moment là sur le bitume brûlant. L’euphorie d’arriver à mi course est bien loin déjà et l’avenir se trouble peu à peu au fur et à mesure de la montée. Cela monte raide pendant une bonne demi-heure, que c’est dur... Je prends pourtant bien le rythme, mon rythme avec un petit train derrière moi. Je gère bien mais aux trois quarts de la montée je sens que je lâche prise. Je suis exténué et à bout de force. Le corps suit bien moins maintenant, les jambes ont du mal. La belle ambiance au sommet du Col me donne cependant du baume au cœur mais la descente sur Montmin est interminable. Je refais le plein d’eau mais je me sens obligé de me reposer de nouveau. Ça discute beaucoup sur le ravitaillement, j’ai perdu pas mal mon avance et pour arriver au Chalet de l’Aups, la porte horaire est dans un peu plus d’une heure. Je repars donc, mais sans conviction.  Je sais que le problème n’est pas d’arriver au Chalet de l’Aulps mais plutôt de passer la barrière horaire de Menthon 3h40 plus tard. Cette partie est difficile, je la connais bien, mais je sais aussi que c’est là qu’il y a le plus d’abandon et de hors barrières. les jambes ne suivent plus, je n'ai plus de jus, c’est complètement à l’arrache que je parviens au Chalet de l’Aulps. Je ne suis pas tout seul à en baver, c’est une vraie hécatombe le long du chemin. Je décide d’arrêter là, c’est plus sage. Je ne veux pas aller plus loin, certain de ne pas chopper la porte de Menthon. Déçu, évidemment, mais je suis aller au bout de ce que je pouvais donner. Je ne pensais arriver jusque là. J’arrête donc au 53ème km, sans bobo, rassuré par ma cheville et sans avoir été malade.

Avec le recul du lendemain, je suis entièrement satisfait de ma course, car j’ai géré comme il le fallait sans me mettre dans des états dramatiques. Cela a été un bon test pour ma cheville, et sans entraînements pendant 3 semaines, je m'en tire pas trop mal.
Cela m'a reboosté et m'aide à repartir sur le bon pied pour la suite !

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