samedi 30 août 2014

CCC 2014 : Coumayer - Champex - Chamonix

CCC - Courmayer - Champex - Chamonix
Ultra Trail du Mont-Blanc
29-30 août 2014
101 km – 6 109 m D+
Temps : 22h59mn31s
Vitesse : 5,63 k/h
Scratch : 754/1423
V2H : 64/170
Ecart avec le 1er : 11h38mn15s


  
Après avoir pris la navette de Chamonix pour Courmayer, le départ fut donné à 9h00.

Hymnes nationaux des trois pays traversés, hélicoptère pour la télévision, drone… et oui grosse organisation !

Je me sens bien, contrairement à d’habitude, je ne me fais pas de la course une montagne ! Pourtant je devrais… 101 km et 6 200 m D+. Plus de 25 heures de course assurément.

Trois vagues à 9h00, 9h10 et 9h20 furent nécessaire pour éparpiller les quelques 1940 coureurs inscrits.

Je pars dans la seconde vague, Pas loin de 1 000 coureurs devant moi !

Folle ambiance dans les rues de la ville, beaucoup de monde, les cloches sont de sortie, c’est la fête ici !

Après une brève traversée de la ville sur le bitume, le parcours attaque très vite la montée au-dessus de Courmayer, en file indienne dans les sentiers qui montent à La Tête de la Tronche, une montée sèche de 1450 m sur un sentier monotrace ! Elle se fait très calmement car ça bouchonne pas mal, on n’est pas trop fatigué par ce début de course même s’il me faut 2h50 pour faire les 10 premiers kilomètres.

Le ciel est couvert, on n’a donc pas trop chaud, c’est assez agréable. Nous descendons ensuite à peine 600 D- pour rejoindre le magnifique petit hameau du refuge Bertone.

Nous longeons toute la vallée toujours sur le sentier du Tour du Mont-Blanc avec pour décor Les Grandes Jorasses, tout simplement magnifique !

Impressionnante chaîne de montagnes avec tous ses glaciers. Je n’aime pas trop les trails roulants mais je m’y colle, et ça avance tout seul ! Pas moins de 12 km de sentier relativement plat caillouteux et sec qui nous emmène justement au fond de la vallée, au pied du Grand Col Ferret à Arnuva, 27 ème kilomètre et déjà 6h de course.

Encore une belle montée, sans grande difficulté, régulière, la seconde de la journée de 800 m D+, je me sens bien, je mange un peu, je bois bien, pas de soucis particuliers. Un peu moins d’une heure trente pour gravir ce haut sommet, 32ème km et encore une superbe vue…

Moment difficile qui se profile devant moi, pas loin de 15 km de descente, entrecoupée du ravitaillement de La Fouly. 1 000 m D- de chemin très roulant pour rejoindre ce magnifique petit village, , 42 ème km, j’arrive en bonne forme à ce ravitaillement. 3h30 d’avance sur la barrière horaire, ça fait plaisir !

Seconde partie de cette descente, je pars de La Fouly, il se met à pleuvoir, j’enfile mon imperméable, heureusement, car il pleut fort pendant environ 1h30… Le parcours emprunte successivement des sentiers carrossables et un peu de route goudronnée.

Le prochain ravitaillement est celui de la mi-course environ, à Champex, lieu choisi par l’organisation pour laisser intervenir les assistances. Avant ça, fin de la descente dans cette magnifique vallée suisse très typique. Puis montée de 500 m D+ au Lac de Champex, sur un chemin forestier, grosse ambiance en arrivant ! Un nombre incalculable de spectateurs nous attendent de tous les côtés ! Puis je suis très surpris de voir le monde sous le grand chapiteau où d’habitude il n’y a que les coureurs.

Là, les familles et les assistances se côtoient l’espace d’un instant. Changement de tenue pour certains, gros repas pour d’autres, pour moi ce ne sera qu’une soupe de vermicelle avec du pain, un thé et quelques gâteaux. Je repars assez rapidement, cela va me faire gagner quelques places !

La nuit tombe, je m’équipe pour la nuit, je quitte mon tee-shirt de course, trempé de sueur, pour mettre mon pull à manches longues, mon imperméable, et mes gants, la nuit risque d’être fraîche. Je mets aussi ma lampe et c’est parti pour une nuit entière de course. Au petit matin, j’en saurai un peu plus sur ce qu’il me restera à faire, pour l’heure, j’en ai aucune idée, même si je sais qu’à Champex, j’ai encore 3h00 d’avance sur la barrière horaire.

Il me reste une succession de trois montées et descentes d’environ 1000 D+ chacune avant l’arrivée. Je m’y prépare, sans me prendre la tête, c’est à faire !

J’aborde les difficultés au fur et à mesure, toujours aussi bien, je ne mange pas trop, ça m’inquiète un peu mais je n’éprouve pas l’envie de manger plus… Je bois suffisamment, en remplissant à chaque ravito, ma poche d’eau, d’eau pétillante et de coka dans ma petite bouteille.

Je pars de Champex et il se met de nouveau à pleuvoir. Cela durera pas loin de deux heures de temps. Bien protégé, cela ne me dérange pas malgré le terrain qui risque de glisser un peu...

Je fais ma première montée de nuit, je suis accompagné d’autres coureurs, ça se passe bien, je me rends compte que le niveau est élevé, mais j’arrive à suivre le rythme assez soutenu. L’essentiel est dans la régularité, ne jamais en faire trop, ne jamais être dans le rouge…
La descente sur Trient s’avère un peu plus difficile, certaines portions sont vraiment délicates et la progression s’avère plus délicate. Allez, plus que deux montées et deux descentes !
Toujours bien, malgré les 72 km parcourus, encore une superbe ambiance au ravito, il est quand même plus de minuit ! Je change la batterie de ma lampe qui donnait des signes de faiblesse et aussi pour être tranquille cette seconde partie de la nuit.

Je repars pour une grosse montée sur Catogne avec près de 900 m de dénivelé, en haut, il fait très froid, trempé de sueur, je me couvre et je ne m’attarde pas pour redescendre.

Direction Vallorcine, grosse descente très technique et rendue glissante par la pluie.

Retour sur France, les sms passent enfin, Valy me dit qu’elle est à Vallorcine, ça va faire du bien de la voir et de partager un peu cette aventure !
Ce sera donc à la sortie de Vallorcine, presque une heure après le ravito. Moins de monde déjà ici, les kilomètres et la nuit ont ralenti le peloton. Perso, je suis bien, la fatigue est là, un peu sommeil aussi par moments, mais la course est bientôt terminée. Certes, il reste un gros morceau à faire, 19 km, 1000 D+, soit encore 5h00 de course minimum mais ce n’est pas le moment de se décourager.

Après avoir discuté un peu avec Valy, je repars avec envie et détermination. je vois les lumières au-dessus de moi sur cette montagne, c’est assez impressionnant, ça ne s’arrête jamais… En plus, la montée est très technique avec de grosses pierres à escalader. Je me fais rattraper par un petit groupe, mais je ne m’arrête pas, je double des gars qui s’arrêtent apparemment épuisés. C’est vrai qu’elle a fait mal cette montée, près de deux heures pour arriver enfin à notre dernier objectif de la course, il reste que de la descente, on tient le bon bout ! Surtout bien rester concentré, pas se faire mal maintenant. La descente sur la Flégère n’est pas des plus facile, de grosses pierres à escalader encore, très glissantes avec plein de sources à traverser.
Enfin la Flégère, le jour se lève petit à petit, la vallée est inondée de brouillard, seuls les plus grands sommets sortent leur bout de leur nez, notamment le Mont-Blanc, en face de nous. Juste magnifique !
Dernier ravitaillement, assurément moins de monde, je bois juste un coka, je quitte mon imperméable, range ma lampe et je repars.
Le début de la descente est encore assez difficile. Un peu de mal à courir, peur de me faire mal au bout des gros orteils qui sont un peu sensibles.
Pas grave, je marche, il faut assurer l’objectif de la course, terminer !
Arrive le restaurant au milieu de la descente, le grand sentier carrossable arrive enfin, je connais car c’est la même arrivée que le Marathon du Mont-Blanc que j’ai fait fin juin, plus que 3 - 4 kilomètres ! Je me mets à courir. Même si j’ai un peu mal aux jambes, je trouve l’énergie de courir et finir cette CCC au taquet ! Je double même des coureurs qui ne peuvent plus que marcher.

Valy m’attend juste quelques mètres avant l’arrivée, je savoure cette fin de course. Vraiment magique de boucler une course pareille !

L’arrivée ! Plein d’encouragements sur le dernier kilomètre, ça fait vraiment chaud au cœur.
Arrivé à 8h12, soit 22 h 59 mn et 31 sec de course avec une moyenne de 5,63 km/h.
Je termine 754 ème sur 1423 classés au scratch et 64 ème vétéran 2 sur 170 classés.


Super content de ma course !

Beaucoup de plaisir tout d'abord, super agréable de prendre un tel pied dans une course !

Ensuite, j’ai bien su gérer, sans jamais réfléchir si j’allais finir ou pas ! J’ai abordé chaque difficulté au fur et à mesure dans la sérénité.
J’ai bien couru dès que le profil me le permettait, sans jamais m’arrêter pour retrouver mon souffle, idem dans les montées dans lesquelles je n’ai jamais eu de coup de moins bien.

Pas été malade aussi, une des rares courses où je n’ai pas eu de petits soucis gastriques, j’ai bien mangé mais pas trop, et surtout beaucoup bu d’eau et de coka. J’ai pris aussi 2 Gaviscon, je ne sais pas si cela m’a aidé en tout cas cela ne m’a pas fait de mal ! A peine touché à ma boisson de l’effort...

Content aussi de mon classement, qui reste secondaire, mais qui montre comment j’étais bien préparé après ma semaine à Val Thorens et par toutes ces courses réalisées depuis le début de la saison.

A suivre...

Mes temps de passages :