Samedi 28 mai 2016
85 km - 5 300 m D+
Chrono :
17h45mn42s
Classements :
1662/1389 Inscrits/partants
670/932 au scratch
67/116 Master 2
Le temps annoncé promettait d’être chaud, très chaud et orageux, même. Pas de pluie annoncé et pas de parcours modifié, c’était rassurant…
Un mal dessous le pied gauche m’inquiète un peu depuis environ une semaine, une douleur surtout le matin au moment de poser le pied par terre. Il est trop tard pour voir l’ostéopathe, j’ai un peu peur de ressentir la douleur surtout sur une distance de 85 km. Je me dis qu l’on verra bien.
Un bon groupe de l’Avoc présent cette année sur la Maxi. Nathalie aussi se joint à nous pour l’aventure ! Elle était fin prête pour aborder son premier long trail !
Départ de la course à 3h30 cette année, comme il y a deux ans lors des Championnats du Monde. J’avais hâte d’y être. Je ne pensais qu’à ça ! Après toutes ces semaines de préparation, il était temps de passer à l’action ! J’avais envie de bien faire sur cette Maxi Race, une de mes courses préférées ! Après un beau trail dans le massif de Belledonne, puis une blessure au Ventoux, pas assez remis aux Glaisins, ma course au Mont des Princes m’avait quelque peu rassuré mais je ne m'étais pas assez entraîné depuis. Pas tout à fait prêt donc, il me manquait des “jambes”, de la relance, et quelques séances de fractionnés. Semaine fatiguante au travail avec en plus quelques heures supplémentaires, une remise un peu longue des dossards, j'arrivais cependant à me coucher relativement tôt. Excité par la course, le réveil aussi arrive beaucoup trop tôt, plus moyen de dormir.
J’arrivais sur cette course avec un manque de stress évident, et étonnement sans pression !
Dorine nous emmène Nathalie et moi sur la ligne départ, nous n’attendons pas longtemps dans le sas de départ. Il fait 18° ce matin, quelques orages annoncés, je pars en tee-shirt !
Le départ est donné ! ça met du temps à se débloquer devant, mais on finit tout de même par partir. Le bitume est relativement long pour arriver au pied du Semnoz et enfin attaquer les sentiers, cela part assez tranquille. Dépliage des bâtons vers la Visitation et c’est parti pour presque trois heures de grimpette. Comme d’habitude, ça discute au début, ça bouchonne aussi un peu. Nathalie suit bien, on essaie de faire la montée du Semnoz ensemble, après on verra bien, tout se passe pour le mieux ! Je bois bien et je m’alimente très bien, je m'arrête même pour pisser en montant. Mon mal dessous le pied qui m'inquiétait depuis le début de semaine ne me gêne pas pour l’instant. Par contre, il fait déjà très chaud ! Il faut penser à bien boire. Notre départ est très prudent, nous arrivons finalement assez rapidement vers le sommet du Semnoz. De nouveau pas mal de bouchons, surtout à partir du Chalet de Bénévent ou les relais nous rejoignent. Arrivé au Semnoz, le ciel est couvert, moins de monde que lors des championnats du monde. C’est le 18,3 ème km, nous avons mis 3h13 pour monter et je pointe à la 800 ème place, nous avons déjà fait quelques 1456 D+. A peine plus de 8 minutes de plus que l’an dernier. Le ravito est là, je décide de prendre de l’eau à chaque fois, pas question d’en manquer aujourd’hui. Je remplis ma poche à eau avec un peu de Saint Yorre, je mange du jambon, du fromage et quelques carreaux de chocolat. C’est reparti !
Au Semnoz avec Nathalie |
On part du Semnoz, il fait un peu frais à cause du petit vent sur la crête mais on va vite basculer de l’autre côté et on sera à l’abri. On discute avec quelques connaissances, c’est cool. Des copains de Nathalie, il y aussi Marion, du club ! Puis Raphaël du club également qui avait abandonné l’an passé. On discute pas mal, la descente s'amorce tranquille. Ensuite dès la traversée de la route bitumée, ça part comme des balles comme d’habitude, dans la descente technique de Leschaux ! Je ne prends aucun risque, je prends mon temps, je reste avec Nathalie et sa copine. Je me laisse tout de même prendre un peu au jeu, et je me laisse aller dans cette descente. Mes nouvelles Scott accrochent vraiment bien sur ce sol un peu technique, je suis ravi ! ça aide beaucoup d’avoir confiance en ses semelles ! Je m’arrête de nouveau pour pisser. On arrive rapidement en bas de la vallée puis légère remontée à Saint Eustache, de nouveau un point d’eau, on est dévié par une petite boucle, sur de la route surtout. Puis on rejoint le pied du col de la Cochette assez tranquillement toujours en discutant. La Cochette se monte alors, Nathalie est juste devant, elle monte très bien, je garde la distance sans puiser, je suis bien, mais moins bien que Nathalie assurément ! J’ai un peu mal au tibia, du même côté que mon mal dessous le pied.
Et c’est en arrivant au sommet que j’ai de plus en plus mal. J’attaque la crête, classement identique, 32,7ème km, 5h46 de course et une 795 ème place pour 2255 D+. J’ai vraiment trop mal. Le pessimisme s’installe, à juste raison, comment continuer avec un mal pareil, je ne vois pas pourquoi ce mal disparaîtrait comme ça. Je continue encore un peu, mais c’est trop, je dois prendre un médoc. Je m'arrête quelques instants, et je repars en prenant par la même occasion un truc à manger. Les filles sont partis devant, je ne les reverrais pas.
La descente est difficile, je ne peux pas me lâcher, j’ai encore trop mal. J’y vais doucement en assurant du mieux possible, pas se faire encore plus mal. Je marche donc pratiquement toute la descente. Quelques gouttes de pluie en arrivant à Entrevernes, personne de connu, un peu triste, je continu ma route.
Le point du chrono aux Maisons, 35,8 ème km, 6h20 de course, un classement quasi identique 822ème, pas trop perdu de places mais je ne le sais pas ! Et quelques 2309 D+ de fait.
Je prends encore de l’eau, je ne m’attarde pas.
La montée s’annonce difficile dans ces conditions, je marche toujours difficilement même si le médoc fait peu à peu son effet. Je n’arrive tout de même pas à relancer, je cours un peu mais je m’arrête rapidement faute de jambes.
Depuis la Cochette, bon nombre de coureurs m’ont dépassé, je me passe le film restant de la course en me faisant quelques scénarios. Difficile de courir, marcher pendant encore 60 km, à cette allure réduite, vais-je réussir à passer les barrières ? Le mal est passé mais j’ai pas plus de jambes, je me fais des films. Bon, on verra bien, je dois continuer, limiter la casse, et rejoindre Doussard. J’ai de l’expérience maintenant sur ces distances, rien n’est jamais joué à l’avance, il faut y croire ! La crête d’Entrevernes se passe pas trop mal, descente sur Lathuile, un peu technique également, je marche rapidement. J’ai moins mal, mais pas plus de jambes.
Le bitume est là, je serre les dents pour rejoindre la salle de Doussard, même si je ne cours pas vite j’arrive tout de même à rallier le ravito assez rapidement. Je double même des concurrents, ça me rassure. Valy m’appelle, j’arrive bientôt au gymnase et elle est à Lathuille ! Elle m’attendra finalement au souterrain de la piste cyclable après le ravito. Un petit coucou à Caroline P. qui m’encourage et j’arrive enfin.
C’est le 44ème km, j’ai mis 7h43 et je suis 807ème et j’ai fais 2598 D+. J’ai finalement à peine quinze minutes de retard par rapport à l’an passé, ce n’est pas si mal contrairement à mes impressions. Je suis bien fatigué et je n’ai qu’une seule envie c’est m’asseoir. Je me restaure un peu quand même, je remet de la Saint Yorre et je m’assois par terre. Je n’y reste pas longtemps, je suis pas très bien et il faut que j’aille aussi aux toilettes. Je fais cinq minutes la queue, je m’impatiente, je vais à l’extérieur, ouf des toilettes avec du papier; Je finis ma soupe aux vermicelle très très salée, ça fait trop du bien. Je repars en marchant, en finissant de manger, j'aperçois Raphaël juste devant, je le rejoins, et je l’encourage un peu. Il est limite, en plus il a déjà abandonné ici même l’an passé.
Avec Flavie à Doussard |
Une nouvelle course commence maintenant, il faut pas lâcher ! Nous marchons tous les deux tranquillement. Valy et Flavie sont là, ça fait plaisir ! De la pastèque et du melon bien frais, Raphaël m’attend. Quelques encouragements et on repart ensemble. Je l’encourage à trottiner un peu, il faut avancer ! On attaque alors la montée, on arrête de parler et je me concentre sur ma montée, en pensant au sommet de la Forclaz. Je me sens bien, je marche et j’avance bien, aidé par mes bâtons. Je n’entend plus personne derrière, je lâche petit à petit Raphaël, on verra plus tard comment ça se passe. La montée est longue mais ça va, mon mal de jambe est moindre, je rattrape un ou deux coureurs. Premier lacet, je regarde ceux qui me suivent, pas de Raphaël…Mince. Je continue et j’arrive enfin à voir le ciel bleu du sommet ! Enfin du bruit et du monde, Flavie est là !
Avec Valy au Col de la Forclaz |
Par contre, suis carrément crevé, cette montée m’a bien usé, j’ai envie de m’assoupir et de fermer les yeux. Valy me redonne un médoc et me ravitaille encore un peu, je me pose sur le bas côté. Mais je ne n’arrive pas à me calmer alors je repars. Dur dur mais allez, tant de coureurs m’ont dépassé. Je pars avec une dame assez âgé. Trop forte !
Je prends encore de l’eau à Montmin et je repars. Je pense à cette montée très difficile pour rejoindre le chalet de l’Aulp, et il fait si chaud. Je la monte à mon rythme, ça va je monte tout de même bien. Ma seconde montée ou je me sens si épuisé au sommet, pas facile dans ces conditions. J’ai trop envie de me poser tranquillement cinq minutes. A l’ombre du chalet, un gars est couché, c’est ça que je veux ! Il fait un peu frais, le petit vent me gêne un peu à l’ombre, tant mieux il m’aide à ne pas trop rester. J’arrive à m’assoupir à peine trente secondes, c’est pas suffisant mais je suis pas là pour dormir !
Descente dans les gorges, ça va, je descends bien, je cours un peu, et je me refais une fois le film de la course avec les difficultés restantes une à une. J’y vois plus clair, c’est un peu plus rassurant. Il reste deux grandes montées et surtout une grande descente.
A y est, nous voici au pied de Lancrenaz, mon dieu quelle montée ! C’est certes magnifique comme coin mais je dois prendre mon courage à deux mains pour me motiver. Surtout que quelques coureurs ne m’aident pas, assis dos à la pente, ils récupèrent avant l’escalade ! Je trouve que ce n’est pas le moment, ni l’endroit pour s’arrêter, je gravis petit à petit, difficilement mais je ne me plains pas, je la connais bien, elle est raide mais pas très longue. Je monte bien, pas aussi rapidement qu'espéré mais sans à-coups, je marche vers ce sommet. Je sais qu’une fois la-haut, une nouvelle difficulté sera franchie et j’aurai fais un pas de plus en direction de la ligne d’arrivée !
Le sommet de Lancrenaz ! Trop beau la chèvre en plein milieu de notre chemin !
Je jète un oeil autour de moi, c’est vraiment le plus bel endroit de la course, une superbe vue. Plein de coureurs ici, je ne m'arrête pas, curieusement je me surprend à courir dans la descente ! Pas pour longtemps, alors j’alterne marche et course, je double quelques concurrents, je suis bien. La descente est longue mais je l’encaisse bien, je m’arrête pour pisser et je repars de plus belle. Une collègue de Dorine en randonnée descend également, on discute deux trois minutes.
A y est, on est en bas ! On tourne à gauche et ça remonte bien raide ! Deux montées à la suite, pas si facile, heureusement, j’ai un nouveau collègue de course, ça passe le temps de discuter un peu !
La descente sur Menthon se profile, je file devant et me prépare pour le dernier gros morceau de la course. Je pense à la suite, il est environ 17h30, 14h00 de course, 69,3ème km, un classement quasi identique malgré les abandons, 738ème - 4270 m D+.
Je me sens bien, je ne vais pas m’arrêter trop longtemps. Le bitume s’avale assez vite, dernier virage, je croise Marion qui sort du ravito ! Je m’arrête deux minutes, on discute. Je ne pensais pas la rattraper, elle a eu aussi des coups de moins bien. Elle file et je me rends au ravito.
J’ai super soif et je veux bien manger pour ne pas avoir de faiblesse dans cette longue montée. Je me prends un bol de pâtes en salade et je me pose sur une chaise. Cela ne passe pas, les pâtes ne sont pas assez saucées. Je prends des Tucs et du jambon, j’ai du sucré, je ne m’attarde pas.
A y est, je sors du gymnase, je suis un peu abasourdi, j’ai la fatigue qui revient. Je marche super lentement le temps de la montée au chateau, pas grand monde ici, je n’avance pas, mais suis confiant car ça sent la fin. Arrive la route, je tente la discussion avec une coureuse. Elle est très sympa, on échange nos impressions du moment et de la course, on arrive à faire passer le temps du bitume à discuter de tout et de rien. Arrive le sentier, on se donne du courage avant la montée. Je monte plus vite qu’elle, ça m’a bien re boosté d’aller moins vite et de parler un peu. Je grimpe bien, avec en point de mire quelques coureurs. J’en rattrape quelques uns, petit à petit et calmement. La montée sèche s’approche, elle est finalement vite là et je la trouve moins dure que j’aurai pensé, ça sent l’arrivée aussi. Cela motive, contrairement à la majeure partie des coureurs, je connais par coeur le parcours. Je monte si bien que je rattrape le petit groupe devant, lequel groupe je ne pourrai jamais dépassé.
Nous sommes une petite dizaine, deux filles devant qui mènent et cela satisfait tout le monde.
Personne a envie d’appuyer sur l'accélérateur ou personne ne peut peut-être… Je suis bien aussi, on verra au sommet. Content d’arriver en haut, il y a pourtant de la place pour doubler mais non, chacun reste à sa place et nous descendons sur le Col des Contrebandiers. Un peu lentement à mon goût mais pas possible de doubler, et puis je ne suis pas à deux places près ni à deux minutes près, je patiente. Je pense déjà au reste de la course, faire attention, rester prudent comme le début de la journée.
Le bitume se présente, ça s’éparpille. J’essaie de partir devant, deux trois coureurs aussi, mais je reste sur les devants. Je sais que la dernière montée sera vite avalée pour ensuite faire cette dernière descente. Je suis pas trop mal, je sens la fatigue mais l’approche de l’arrivée me font oublier les douleurs.
Cette dernière montée est par contre assez difficile, je puise pas mal pour enfin voir le lac. S’en est pas fini, il faut monter au Mont Baron, juste au dessus, encore plus difficile. Les jambes ont du mal, mais j’avance quand même. Cette année, on longe la crête jusqu’au bout du Veyrier. Je rattrape quelques coureurs et nous entamons la descente.
Pas de risque, nous sommes plein nord, l’humidité et la rosée du soir ont fait leur apparition. Le sol est glissant, je fais très attention, mes chaussures accrochent bien, c’est cool !
Deux gars devant moi ne font que glisser, je parviens à les dépasser, préférant mener la descente à mon rythme. Cela s’enchaine super bien ! Pré Vernet est vite là ! La descente est désormais roulante, j’y vais ! Dans les petites lignes droites et les épingles, doublant un à un les quelques concurrents devant moi, je vais à fond ! Je reste concentré tout de même, je me vois bientôt arriver. Aucune douleur dans les jambes, dernier virage et dernière descente avant de traverser la nationale, c’est cool !
Une fois sur la piste cyclable, beaucoup de monde en train de dîner, les odeurs de pizzas me montent au nez, ça fait envie ! Je cours encore bien, c’est chouette d’être arrivé au bout, je ne croyais pas que ce serait possible aujourd’hui.
J’entends mon prénom ! Joris et Laurence qui m’encouragent, puis j’aperçois Flavie qui vient à ma rencontre ! Elle est accompagnée d’une copine, et nous courons ensemble jusqu’au sas de l’arrivée ou Valy et là avec les autres copines de Flavie. Tout le monde m’attendait on dirait !
Je suis acclamé, j’ai pourtant pas très bien performé aujourd’hui, mais ça fait chaud au coeur tous ces encouragements. Encore mon prénom, c’est cool ! Je finis seul, en sprintant ! ce moment tellement visualisé depuis le début de la course. Plus de mal de jambes, plus de douleurs, le bonheur !
A y est franchi la ligne ! Je me fiche pas mal de mon temps, l’important était de terminer aujourd’hui ! Nous avons fait 83,8ème km, je termine en 17h45, une place de 670ème au général, 67 ème sur 115 Vétérans 2 pour quelques 5295 D+.
Suis trop content de ma course, c’est toujours un grand moment de terminer ce tour du lac ! Même si je n’ai pas été très bon, je me suis bien battu, je ne me suis jamais affolé même quand j’étais bien mal. Avec beaucoup de courage, un bon mental, sans jamais vouloir rattraper le temps perdu, sans jamais être dans le rouge, j’ai avancé lentement mais sûrement, sans prendre de risques.
C’est bien rassurant pour mes prochaines courses qui seront bien plus difficiles, je devrais être un peu mieux préparé !
Pas eu de problèmes digestifs, j’ai bien géré, sans jamais être dans le rouge, bien alimenté et bien hydraté. Le matériel ok, les chaussures impeccables, confortables, amortissantes sur sol dur, elles accrochent sur sol mouillé. Mon mal sous le pied bien que présent, ne m’a pas trop gêné. Mon mal de tibia, est finalement passé.
Vu l’ostéopathe le lundi qui suit, j'ai un début de périostite. Donc attention à bien respecter la récupération. J’ai peut-être trop fait de courses longues. J’ai bien récupéré, pas de grosses courbatures, les bobos disparus !
Raphaël n’a pu terminer, bloqué par la barrière horaire à Menthon, Marion est arrivée dix minutes avant moi. Nathalie quand à elle, finit avec presque deux heures d’avance ! Bravo à elle, pour un premier essai, il fut réussi et de bien belle manière !
Il me reste 7 semaines avant le Beaufortain ! A moi de tout mettre en oeuvre pour être fin prêt pour cette échéance !