dimanche 24 juillet 2016

Ultra Trail du Beaufortain 2016

Samedi 23 juillet 2016
105 km
6 400 m D+


Abandon Plan e La Laie 50 ème km


Cette année le départ coïncide avec le passage du tour de France le vendredi 22 juillet. C'est la veille du départ. Je décide de partir le matin de bonne heure avant la fermeture des routes à 10h00.

Nathalie qui fait aussi le trail me rejoindra le soir. Parti de la maison vers 7h30, je fais quelques courses au supermarché d’Albertville et je monte au camping de Queije qui est à côté du départ du trail. Malheureusement le camping est plein, je ne pensais qu’il fallait réserver et surtout qu’il soit complet.

Pas grave, je me gare sur le parking de la course. Je verrais si je sors la toile de tente. Je peux aussi dormir dans l’auto. Je m'installe, je fais une sieste en attendant le passage du Tour. C’est impeccable de dormir dans l’auto.
Le passage du peloton est à peine à 150 m, mais j’y vais avant histoire de bien me placer. L’attente est longue, il commence à faire chaud, il y a du monde et de l’ambiance, c’est dingue !
Quelques cadeaux publicitaires, c’est au tour des coureurs de passer. Ils arrivent rapidement, c’est le début de la course. Partis d’Albertville, ils sont encore bien groupés. Retour à la tente en ce début d’après-midi. Je mange et de nouveau sieste. Je me repose plus que je ne dors en attendant la remise des dossards en fin d’après-midi.

L’organisation a mis une grande télé afin de suivre l’étape du Tour. J’y vais un moment, cela m’occupe aussi. L’heure est aux dossards, je passe dans les premiers. Mais j’oublie mon certificat. Je retourne à l'auto, et je dois faire queue. C’est un peu long, car il leur manque des lots. C’est très artisanal, c’est pas l’UTMB ! Mais j’aime beaucoup cette ambiance familiale et ou la course est un événement pour tous. Dossard en poche, je n’ai rien d’autre à faire que de regarder l’arrivée du Tour de France à la télé. Il y a un peu partout des orages et ils en annoncent pour cette nuit ici. Je décide de réserver dans l'hôtel Ibis de l’an dernier, si il y a de la place... Il en reste, je descends alors rapidement sur Albertville. Les orages menacent, j’arrive à l'hôtel juste quand il pleut averse ! 


Je m’installe rapidement et je vais me chercher une pizza en ville après que l’orage passe. Je trouve tout de suite une pizzeria. Je la mangerais à l'hôtel.
Je prépare mes affaires pour le lendemain. Je me couche finalement de bonne heure. On s’écrit avec Nathalie tout de même et on se donne rendez-vous le lendemain.
Il fait moins chaud que l’an dernier, je passe une bonne nuit et suis pas stressé par les orages etde dormir dans la tente.

La nuit se passe bien, pas eu d’orages... Je déjeune comme il faut et me prépare pour la course. Je pars de l'hôtel vers 3h15, je me fais flashé au passage sur la voie rapide…
Pas stressé, je me sens en forme. Nous avons prévu avec Nathalie de courir ensemble. Je vais la chercher à sa voiture. Elle est prête quand j’arrive. Nous n’attendons pas longtemps pour nous présenter dans le sas de départ.

C’est parti ! il est 4h00, Nathalie n’est pas stressée non plus. Il fait très doux et je pars en tee-shirt. Nous partons prudemment, moins vite à la vue de mes temps de passages des autres années (je ne le connais pas au moment de courir).
Je me sens bien, j’ai la forme, on est bien ensemble avec Nathalie. La montée est longue mais cela se passe super bien. Je suis rassuré car tout va bien, je me préserve et nous avançons bien ! (environ 15 mn de retard par rapport aux autres années).
C’est toujours aussi beau. C’est un peu couvert et du coup il fait moins chaud que les autres années.
Nous arrivons à la passerelle de Saint Guerin, je suis beaucoup mieux que d’habitude. Cela me fait plaisir, Nathalie suit bien, c’est très agréable.
C’était trop beau pour durer. Suite à la passerelle, la montée au Cornet de Roselend me semble plus difficile et je commence à puiser un peu. Cela devient plus dur, la fatigue se fait peu à peu sentir. Ce sont surtout mes jambes qui suivent difficilement. Nathalie, quant à elle va bien, elle pourrait aller plus vite je pense, mais on continue à s’attendre. La plus belle partie de la course arrive, c’est magnifique comme d’habitude. J’apprécie et cela me donne un petit coup de peps ! Je gère bien les parties techniques, Nathalie est moins à l’aise et cela me laisse le temps de me reposer un peu.
Je ne le sais pas encore mais nous sommes dans les même temps que moi lors de ces dernières saisons. Même si je suis pas au mieux, nous sommes dans de bons temps. Je me sens même bien après la brêche de Pralozan.

La descente sur La Laie s’annonce. Cela se couvre d’un coup. Pas le temps de dire ouf, qu’il pleut déjà des cordes ! Rien pour s’abriter, on s’habille tout de même car il pleut fort et cela n’est pas un petit orage. Je mets mon imper par dessus mon sac et on poursuit. Nous devons avancer car rien à l’horizon pour s’abriter, le tonnerre gronde ici et là. Il y a du vent, il commence à grêler. On avance difficilement, le sol, même pentu n’a pas le temps d’éponger la pluie. La grêle nous fouette le visage et le corps, ça fait trop mal. Les grêlons font environ 8 à 10 mm de diamètre, c’est très violent comme orage ! Jamais vu cela ! amplifié par la montagne qui nous entoure. Cela fait un peu peur quand même, car les éclairs sont si proches, le vent est si violent et les bourrasques de grêles sont impressionnantes. Des torrents se forment en travers de notre chemin, il y a cinq centimètres de grêlons sous nos pieds, on court dedans. Cela pourrait être drôlement marrant si on était pas en pleine haute montagne ! On progresse quand même, environ vingt minutes que l’on est sous cette grêle, on rattrape des concurrents pas du tout à l’aise. c’est chaud dans les dévers devenus boueux. 

La grêle se calme enfin, la pluie aussi, encore une demi-heure avant de rejoindre le ravitaillement de La Laie. La pluie nous a bien refroidie. Nous sommes entièrement trempée et le froid nous gagne de la tête aux pieds. On discute sur ce que l’on fait… On arrive au ravito, on s’arrête, on se déshabille pour se changer. Les affaires du sac de Nathalie sont trempées. Difficile d’imaginer repartir trempé comme ça. La nuit s’approche, les orages ne sont pas terminés, et nous serons en haute montagne.
On a tous les deux vraiment trop froid et on est tous les deux d’accord qu’il est préférable d'arrêter là.
On rend notre dossard et on prend une navette qui nous ramène à Queige.
En partant, on croise Ana qui arrive, et qui repartira, mais abandonnera sur les crêtes plus hautes. Cela devenait dangereux, et je me dit que l'on a bien fait.

Dure décision, surtout pour moi qui abandonne pour la troisième fois à cet endroit.
Déçu bien sûr mais ce jour là c’est vraiment plus raisonnable ainsi. A deux minutes près, je fais le même temps qu’en 2015 et 2014 ici même.

Sauf qu’en 2014, je continuais ma course !